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Appel: «Bilan critique des études africaines au regard des défis actuels: quelles perspectives avec l’Africanologie?» (Québec, 6-7 mai 2020)

Colloque 308

Le concept d’Africanologie se définit selon son concepteur comme :

« Une discipline réflexive née de la jonction des sciences philosophiques, expérimentales, des cultures africaines, occidentales et des sciences humaines. Elle est un champ interdisciplinaire qui commence d’abord par la philosophie, passe de là aux sciences humaines et s’achève dans les sciences expérimentales. L’Africanologie est une tétraphilosophie, c'est-à-dire qu’elle est à la fois une géophilosophie, une histophilosophie, une sociophilosophie et une médicophilosophie. Elle se définit donc comme une scientophilosophie, c'est-à-dire l’étude clinique, scientifique et philosophique de l’Afrique à partir de sa genèse et de son fonctionnement en tenant compte de son histoire, de ses cultures, de ses civilisations, de ses découvertes, de ses inventions et de ses pratiques. L’Africanologie est le gain de la symbiose des savoirs occidentaux et savoirs endogènes africains. » (S. Diakité, 2018, p.122-123).

L’Africanologie peut apparaître comme le résultat d’une volonté de reconstruction et de renaissance d’une société africaine à travers l’éveil des consciences.  

Ainsi, à l’image de la Négritude, l’Africanologie se veut aujourd’hui la thérapeute de l’Afrique et des Africains, en vue de venir à bout des maux qui les rongent. À partir d’un diagnostic réaliste et objectif du mal africain, dénué de toute complaisance, celle-ci se fait un devoir d’indiquer aux Africains les voies et moyens susceptibles d’en venir à bout, et donc de créer les conditions de l’émergence, ultime étape vers le développement. Mais en réalité, l’Africanologie est-elle susceptible d’influer le destin de l’Afrique et des Africains, en leur donnant la possibilité de relever les défis du développement ? Faut-il voir en l’Africanologie un concept de trop au sein des études africaines ? Sa démarche se démarque-t-elle des autres disciplines et autres doctrines vouées à l’Afrique ? La révolution, sous-tendue par l’éveil des consciences, qu’elle prône, ne présuppose-t-elle pas la mise en parallèle des perspectives exogènes et celles dites endogènes ? Au final, quelles peuvent être les forces et les faiblesses de l’Africanologie, dans sa contribution à la marche de l’Afrique vers l’émergence, dans un contexte de mondialisation ?

Ce colloque vise à faire l’état des lieux des études africaines contemporaines, en général, et de l’Africanologie, en particulier, au regard des défis des temps nouveaux. Il se doit, pour y parvenir, de proposer une discussion critique autour du concept d’Africanologie, c’est-à-dire d’en débattre de l’opportunité du surgissement, d’en relever les forces, d’une part, et les faiblesses, d’autre part, dans une mise en parallèle avec d’autres disciplines, doctrines ou concepts, en lien avec l’Afrique, et ce, dans le but de situer la contribution de l’Africanologie au processus de développement de l’Afrique.